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lundi 3 août 2020

Grand Frère de Mahir Guven

Grand Frère de Mahir Guven :




Quatrième de couverture :
 
Grand frère est chauffeur de VTC. Enfermé onze heures par jour dans sa « carlingue », branché en permanence sur la radio, il rumine sur sa vie et le monde qui s’offre à lui de l’autre côté du pare-brise.

Petit frère est parti par idéalisme en Syrie depuis de nombreux mois. Engagé comme infirmier par une organisation humanitaire musulmane, il ne donne plus aucune nouvelle.

Ce silence ronge son père et son frère, suspendus à la question restée sans réponse : pourquoi est-il parti ?

Un soir, l’interphone sonne. Petit frère est de retour.

Dans ce premier roman incisif, Mahir Guven alterne un humour imagé et une gravité qu’impose la question du terrorisme. Il explore un monde de travailleurs uberisés, de chauffeurs écrasés de solitude, luttant pour survivre, mais décrit aussi l’univers de ceux qui sont partis faire le djihad en Syrie : l’embrigadement, les combats, leur retour impossible en France… Émerge ainsi l’histoire poignante d’une famille franco-syrienne, dont le père et les deux fils tentent de s’insérer dans une société qui ne leur offre pas beaucoup de chances

Avis et commentaires :

Un bouquin coup de poing sur un sujet, très actuel, le destin d'une fratrie d'origine syrienne dans la société française partagée entre la débrouille, une certaine intégration dans une société et un univers globalement difficile et le retour à ses origines, ici se sentir une vocation de défenseur d'un peuple en guerre. Un destin différent entre deux frères ; pour l'un chauffeur VTC, accessoirement indic par contrainte, à son compte après un parcours de petit déliquant et son frère infirmier qui va vouloir chosir l'humanitaire en Syrie avant de glisser vers le terrorisme.

Conflit générationnel avec un père - chauffeur de taxi ayant choisi l'intégration la plus totale possible dans sa patrie d'adoption, peu sensible à la pratique religieuse et ses fils tous deux plus versés vers une certaine pratique de la religion musulmane mais aussi marqués par une société française de la banlieue assez inégalitaire. 

Le lecteur est entrainé par des chapîtres courts par chacun de ces deux frères dans leurs évolutions, leurs choix de vie et d'orientation. A l'heure où le frère parti en Syrie revient en France après un parcours particulièrement chaotique et de plus en plus violent, quel est son véritable dessein, comment va t'il être perçu par ses anciens amis et son père ? Quels choix va devoir faire  son frère pour sauvegarder les liens familiaux, pour éviter le pire s'il devait survenir, comment gérer les silences et les absences de son petit frère ?

De nombreuses pistes, constats de toute sorte sont autant de voies que le lecteur va devoir suivre avec une écriture parfois âcre et un certain suspense aménagé jusque dans les dernières page

mardi 28 juillet 2020

Un Amour de Kessel de Dominique Missika



Un grand merci au Forum Babelio et à son opération Masse Critique pour le partenariat et la découverte de la biographie d'un auteur dont je n'ai lu que "Le Lion" avec intérêt.

Quatrième de couverture :
Grand reporter, romancier adulé, Joseph Kessel, Jef pour ses amis, collectionnait les aventures, comme s’il était incapable de rompre avec les femmes aimées. Germaine Sablon fut l’une d’elles et, peut-être, celle qui l’a le plus inspiré. Sœur du crooner Jean Sablon, Germaine est déjà une vedette du music-hall quand elle croise l’écrivain dans un cabaret de Pigalle en 1935. Le coup de foudre est immédiat. Leur relation, qui durera presque dix ans, débute dans le Paris de l’entre-deux guerres, sur fond de jazz, de vodka et d’opium. À l’épreuve de la guerre, l’idylle prend un nouveau tour. Refusant la débâcle, la jeune femme s’engage la première dans la Résistance, avant d’y introduire Kessel. En zone libre, le couple aide réfugiés et combattants de l’« armée des ombres », jusqu’à être à son tour contraint de fuir la France occupée. Tous deux, dans un périple éprouvant, rejoignent le Portugal, puis Londres et le général de Gaulle.

Mêlant passion amoureuse et grande Histoire, Dominique Missika, avec le talent qu’on lui connaît, fait revivre ces amants magnifiques dont la complicité a donné naissance au Chant des partisans, l’hymne de la Résistance française écrit par Kessel et son neveu Maurice Druon en 1943. Germaine Sablon, dont Cocteau disait « c’est un cœur qui chante », fut la première à l’enregistrer.

Avis et commentaires :
Joseph Kessel m'avait toujours paru être un auteur à suivre même si je ne l'ai pas beaucoup lu.
Ce livre m'a définitivement donné l'envie de creuser son oeuvre. Un livre biographique de grande qualité, extrêmement documenté et trépident par son rythme. Le terme de biographie n'est pas le terme adéquat d'ailleurs, c'est surtout et avant tout la chronique d'une passion amoureuse entre deux personnages hors -norme entre 1935 et la fin de la seconde guerre mondiale. Un auteur reconnu, héros de guerre aux multiples passions amoureuses et une vedette de music hall aux tempéraments l'un et l'autre solidement trempés. Epoque passionnante et dramatique au milieu d'un monde interlope et aux noms reconnus.... Druon, Jean Sablon, Maurice Chevalier, Joséphine Baker, De Lattre de Tassigny, De Gaulle.... et tout cela nous est délivré sans excés et en parfaite neutralité.
Entre engagements militants avec une volonté commune des deux amants de cette histoire de s'engager contre la politique de collaboration  de Vichy, romans d'espionnage mais roman aussi des passions amoureuses de Kessel, passions de la littérature, on découvre avec grand plaisir cette fresque et ces personnages héroîques réels.
A découvrir absolument.

Le Chien de Schrödinger de Martin Dumont



Nouvelle lecture dans le cadre des 68 Premières Fois Session Janvier 2020, un moment de grande émotion.

Quatrième de couverture :

Le monde de Jean, c’est Pierre, le fils qu’il a élevé seul. Depuis presque vingt ans, il maraude chaque nuit à bord de son taxi, pour ne pas perdre une miette de son fils. Il lui a aussi transmis son goût pour la plongée, ces moments magiques où ensemble ils descendent se fondre dans les nuances du monde, où la pression disparaît et le cœur s’efface. Mais depuis quelque temps, Pierre est fatigué. Trop fatigué. Il a beau passer son temps à le regarder, Jean n’a pas vu les signes avant-coureurs de la maladie. Alors de l’imagination, il va lui en falloir pour être à la hauteur, et inventer la vie que son fils n’aura pas le temps de vivre. Quand la vérité s’embrouille, il faut parfois choisir sa réalité. Un premier roman pudique et poignant, le roman de l’amour fou d’un père pour son fils.

Avis et commentaires :

Un genre souvent repris et l'originalité de celui-ci tient dans le récit d'un père tout en pudeur, sans pathos excessif mais un moment d'émotion très fort. Un cancer fulgurant pour le fils de Jean, chauffeur de taxi au quotidien, déjà endeuillé par la disparition violente de sa compagne pour laquelle il cultive par ailleurs un profond sentiment de culpabilité et dont sa belle-famille semble lui en faire aussi reproche. Il lui reste peu de temps pour offrir à Pierre un ultime cadeau ; la publication de son manuscrit à tout prix .....mentir, inventer peu importe.

Dans ce court roman, c'est aussi la relation intime de ces deux êtres à travers la passion de la mer et le soutien moral qu'ils s'offrent respectivement dans cette vie sans mère. De très beaux moments que l'auteur nous fait partager mais aussi ses doutes, le paradoxe de vouloir offrir la seule chose qui maintient Pierre un peu plus longtemps, l'invention d'un mensonge mais aussi la culpabilité de le tromper... et puis que faire après...

Une belle écriture et une fluidité dans le récit, une très agréable lecture toute en sensibilité et en beauté.

mardi 28 août 2012

" L'Homme Inquiet" d'Henning Mankell Prix du Meilleur Polar des Lecteurs de Points 2012


Livre lu dans le cadre du partenariat et en tant que membre du Jury du Prix du Meilleur Polar des lecteurs de Points 2012.



Quatrième de couverture :

Grand-père d’une petite Klara, Wallander a réalisé ses rêves : vivre à la campagne avec son chien.
Après avoir évoqué avec le commissaire la guerre froide et une affaire de sous-marins russes dans les eaux territoriales suédoises, le beau-père de sa fille Linda, ancien officier de marine, disparaît, puis c’est le tour de la belle-mère. Soupçons d’espionnage. Au profit de la Russie ? Des États-Unis ? Parallèlement à la police de Stockholm et aux services secrets, Wallander mène sa dernière enquête. C’est alors qu’il amorce sa propre plongée en profondeur : les années écoulées et les femmes de sa vie défilent. Et la petite Klara devient son ultime balise.
Au-delà de l’intrigue, la force et la beauté du roman résident dans le portrait riche et bouleversant de celui qui se dévoile ici sous la plume de son créateur, Henning Mankell.
Né en 1948, Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Célèbre pour ses policiers, il est aussi l'auteur de pièces de théâtre, d’ouvrages pour la jeunesse et de romans.

Avis et commentaires :
Livre de 594 pages, assez fastidieux dans sa lecture et au développement réellement très lent et pour moi le premier de la série des Wallander que je lis.
Basé sur un fondement géo-politique assez vraisemblable :
- la difficile neutralité de la Suède face à la guerre froide et par sa situation géographique, à proximité immédiate de l'URSS tenaillée entre OTAN (et donc les USA) et l'URSS et ses pays satellite après la seconde guerre mondiale.
- l'arrivée au pouvoir d'Olof Palme (assassiné quelques temps après) proche de la gauche socialiste.
- l'intrusion supposée de sous marins soviétiques dans les eaux suédoises et les conflits diplomatiques engendrés.
Livre et enquète testamentaires du commissaire Wallander alors qu'il est attaqué par les premiers symptômes de la Maladie d'Alzheimer ;
- tant sur son ex-femme Mona (alcoolique en désintoxication), sa fille elle-même policière, Linda, son grand amour estonien (rencontre lors d'une précédente enquète) mourante, la mort tragique de sa mère, les différents profonds avec son père (artiste peintre d'une même oeuvre) scandalisé par le choix de Wallander d'entrer dans la police, les relations avec Hans, son gendre et l'arrivée de sa petite fille Klara.
- le point de départ de cette enquète reste la disparition mystérieuse des beaux parents de Linda et du suicide présumé de la belle mère. Häkan Van Enke, important officiel de la marine suédoise à la retraite et son épouse Louise (en rapport avec l'Allemagne de l'Est).
- enquète décousue menant Wallander sur les pratiques parfois radicales des services secrets tant allemand de l'Est, tant américain entre Suède, Estonie et Berlin.
- un fond intéressant mais on est plus proche de l'inspecteur Derrick que de l'inspecteur Harry au niveau du rythme.
- plus que l'enquète menée par Wallander, c'est son testament professionnel et privé que l'on découvre là.
- intrigue restant légère, fin peu inattendue voire même une fin qui n'en est pas.
Un livre instructif mais pour lequel je n'ai pas accroché particulièrement.

Sélection 2012 Prix du Meilleur Polar des lecteurs de Points



Fan de polar, c'est en janvier que j'ai postulé auprés de Points pour être un des membres du jury des lecteurs du Meilleur polar Points 2012.

Sans trop y croire, de peur d"être déçu, j'ai eu le plaisir de mevoir sélectionner avec une série de 9 livres choisis par Points qui nous les adresse au fur et à mesure afin que nous les chroniquions d'ici novembre dont voici les premiers titres.

"  La Nuit de Géronimo " de Dominique SYLVAIN.
"  L'Homme Inquiet " d'Henning MANKELL.
" Je ne porte pas mon nom " d'Anna GRUE.
" La femme congelée ' de Jon MICHELET.
" Les lieux infidèles " de Tana FRENCH.
" La Femme congelée " de Jon MICHELET.
" Bienvenue à Oakland " d'Eric MILES WILLIAMSON.
" Les Visages écrasés" de Marin LEDUN.

samedi 9 juin 2012

"La Couleur des Sentiments" de Kathryn Stockett






Quatrième de couverture :

En 1962, à Jackson, Mississipi, chez les Blancs, ce sont les Noires qui font le ménage et élèvent les enfants. sans mot dire, sous peine de devoir prendre la porte. Est-ce le cas de Caroline, l'employée des Phelan, dont on n'a plus aucune nouvelle ? Mais franchement qui s'en soucierait ? Ses amies, Minny et Abilleen, et surtour Skeeter, la propre fille des Phelan. La jeune étudiante blanche et les deux employées noires vont lier une alliance imprévisible pour "comprendre". Passionnant de bout en bout, "la Couleur des Sentiments" a déjà conquis plus de deux millions de lecteurs, dont Steven Speilberg qui en a acquis les droits : l'adaptation cinématographique sort en août aux Etats-Unis.

Avis et commentaires :

Livre à la fois captivant et terrible sur probablement la période la plus sombre et sanglante des USA et dont le thème de l'exploitation et le racisme enver les noirs, résiste encore dans l'actualité américaines.
Le Mississipi est sans conteste l'état le plus représentatif de ces haines raciales et on ne pouvait pas choisir meilleur exemple pour implanter le décor de cette histoire. Imaginons une société blanche assez aisée, dont ces dames blanches n'ont comme souci que de dépenser l'argent de leur mari et se répandent en considérations racistes de base sur cette frange de la population noire qui pourtant a et continue à élever leurs enfants au quotidien ou tient la maison de ces dames qui entre bridge, préparation de la journée de la vente de charité pour ses malheureux africains d'Afrique, oubliant que leurs bonnes, leurs nurses, leurs domestiques, de même origine noire sont au moins aussi maltraitées.
Cette soi disant bonne société blanche américaine aisée n'a de cesse que d'exploiter, de battre et de tuer (le KKK est en pleine expansion) les noires et noirs, leur interdire les bus, les magasins et surtout les toilettes de leur maîtresses et maîtres blancs.

Dans cette société décidement bien détestable, Skeeter, jeune femme fille de riche propriétaire de champ de coton, fraichement diplômee en journalisme, ne rêve qu'à devenir une prestigieuse auteure et doit résister à la volonté de maman qui veut la marier richement avant de mourir, elle a la nostalgie de sa nurse noire dont le départ sans la prévenir ne lui a jamais été expliqué. Sollicitant des maisons d'édition prestigieuse pour y travailler, l'une d'entre elles lui conseille d'écrire un premier livre original, elle se décide pour un sujet plutôt incongru dans cette petite société blanche bien pensante ; une description des conditions de vie des bonnes noires. Par ce choix, elle va aussi tenter de retrouver les traces de sa nurse, d'en finir avec un héritage parental lourd, d'une société où ses amies restent décidément bien attardée et pleine de préjugés, et aussi se mettre toute la population blanche à dos comme d'une histoire d'amour naissante.
Ingénue et peu maligne, elle va alors s'adresser aux bonnes noires de ses amies pour les convaincre de témoigner anonymement à ce livre, clé de sa réussite dans son besoin d'être écrivain. 

Par sa quète, aidée par la reprise des violences et injustice des blancs à l'encontre des noirs, le lecteur va découvrir la vie au quotidien de deux bonnes noires, très attachantes, Minny la revendicatrice et trop grande gueule et Abileen, la pragmatique et très pieuse bonne d'enfant. Un quotidien très sinistre et chaotique tant la bêtise, la lâcheté et la haine des blancs à leur encontre puis à celle de Skeeter sont nombreuses et injustes.

L'union des trois se soutenant les unes et les autres, décrite avec sensibilité et sans concession, entre tendresse, violence, histoires de coeur, et une évolution des sentiments entre elles, font la richesse de ce livre témoignage d'une société américaine blanche en plein bouleversement  sur fond historique avéré (Martin Luther King, Kennedy, Marylin Monroe, Rosa Park). Un livre attachant et vrai malgré quelques longueurs parfois dont on aimerait connaître la suite, si suite il y a.