Messages les plus consultés

samedi 9 juin 2012

"La Couleur des Sentiments" de Kathryn Stockett






Quatrième de couverture :

En 1962, à Jackson, Mississipi, chez les Blancs, ce sont les Noires qui font le ménage et élèvent les enfants. sans mot dire, sous peine de devoir prendre la porte. Est-ce le cas de Caroline, l'employée des Phelan, dont on n'a plus aucune nouvelle ? Mais franchement qui s'en soucierait ? Ses amies, Minny et Abilleen, et surtour Skeeter, la propre fille des Phelan. La jeune étudiante blanche et les deux employées noires vont lier une alliance imprévisible pour "comprendre". Passionnant de bout en bout, "la Couleur des Sentiments" a déjà conquis plus de deux millions de lecteurs, dont Steven Speilberg qui en a acquis les droits : l'adaptation cinématographique sort en août aux Etats-Unis.

Avis et commentaires :

Livre à la fois captivant et terrible sur probablement la période la plus sombre et sanglante des USA et dont le thème de l'exploitation et le racisme enver les noirs, résiste encore dans l'actualité américaines.
Le Mississipi est sans conteste l'état le plus représentatif de ces haines raciales et on ne pouvait pas choisir meilleur exemple pour implanter le décor de cette histoire. Imaginons une société blanche assez aisée, dont ces dames blanches n'ont comme souci que de dépenser l'argent de leur mari et se répandent en considérations racistes de base sur cette frange de la population noire qui pourtant a et continue à élever leurs enfants au quotidien ou tient la maison de ces dames qui entre bridge, préparation de la journée de la vente de charité pour ses malheureux africains d'Afrique, oubliant que leurs bonnes, leurs nurses, leurs domestiques, de même origine noire sont au moins aussi maltraitées.
Cette soi disant bonne société blanche américaine aisée n'a de cesse que d'exploiter, de battre et de tuer (le KKK est en pleine expansion) les noires et noirs, leur interdire les bus, les magasins et surtout les toilettes de leur maîtresses et maîtres blancs.

Dans cette société décidement bien détestable, Skeeter, jeune femme fille de riche propriétaire de champ de coton, fraichement diplômee en journalisme, ne rêve qu'à devenir une prestigieuse auteure et doit résister à la volonté de maman qui veut la marier richement avant de mourir, elle a la nostalgie de sa nurse noire dont le départ sans la prévenir ne lui a jamais été expliqué. Sollicitant des maisons d'édition prestigieuse pour y travailler, l'une d'entre elles lui conseille d'écrire un premier livre original, elle se décide pour un sujet plutôt incongru dans cette petite société blanche bien pensante ; une description des conditions de vie des bonnes noires. Par ce choix, elle va aussi tenter de retrouver les traces de sa nurse, d'en finir avec un héritage parental lourd, d'une société où ses amies restent décidément bien attardée et pleine de préjugés, et aussi se mettre toute la population blanche à dos comme d'une histoire d'amour naissante.
Ingénue et peu maligne, elle va alors s'adresser aux bonnes noires de ses amies pour les convaincre de témoigner anonymement à ce livre, clé de sa réussite dans son besoin d'être écrivain. 

Par sa quète, aidée par la reprise des violences et injustice des blancs à l'encontre des noirs, le lecteur va découvrir la vie au quotidien de deux bonnes noires, très attachantes, Minny la revendicatrice et trop grande gueule et Abileen, la pragmatique et très pieuse bonne d'enfant. Un quotidien très sinistre et chaotique tant la bêtise, la lâcheté et la haine des blancs à leur encontre puis à celle de Skeeter sont nombreuses et injustes.

L'union des trois se soutenant les unes et les autres, décrite avec sensibilité et sans concession, entre tendresse, violence, histoires de coeur, et une évolution des sentiments entre elles, font la richesse de ce livre témoignage d'une société américaine blanche en plein bouleversement  sur fond historique avéré (Martin Luther King, Kennedy, Marylin Monroe, Rosa Park). Un livre attachant et vrai malgré quelques longueurs parfois dont on aimerait connaître la suite, si suite il y a.