Dimanche 7 août 2011
Une anthologie littéraire et historique exceptionnelle issue des archives du quotidien Le Figaro, cent textes d'écrivains inédits ou méconnus.
« Les Grands Ecrivains publiés dans le Figaro » de Bertrand De Saint Vincent :
Un grand remerciement à Livraddict et aux Editions Acropole pour ce partenariat de grande qualité.
Avis et commentaires :
Ce livre est un recueil de grande qualité, un ouvrage que l’on peut découvrir par époque, par écrivain et que je reprendrai au gré de mes envies.
Une bible, à sa manière pour les passionnés de littérature, d’histoire, de grands engagements politiques, de débats et de combats idéologiques et intellectuels mais c’est aussi des événements légers, des chroniques des siècles passées. Il y a longtemps que les grandes références en termes de presse nationale française ne nous permettent plus, faute de plumes de talent, de nous passionner sur les grands sujets culturels, idéologiques, sociaux et politiques.
On découvre que le Figaro a connu des époques où sa ligne idéologique s’ouvrait parfois à tous les horizons et laissait des auteurs s’opposer, des tribunes à des écrivains plus éloignés de sa propre ligne de conduite et ainsi à une certaine éthique journalistique.
Recueil s’étendant de 1836 à 1941, deux siècles troublés par des révolutions, des conflits reprenant des auteurs aussi différents que Zola, Jules Vallés que Barbey d’Aurevilly mais aussi des écrivains purs comme Mirbeau, Alphonse Daudet ou Maupassant pour le XIX ième siècle. Et pour le tout récent XXème siècle place aux journalistes – écrivains comme Kessel, écrivains voyageurs comme Loti ou Morand mais aussi des écrivains engagés et totalement rivaux comme Montherlant, Mauriac, Gide ou Bernanos mais aussi aux artistes accomplis comme Cocteau, des écrivains majeurs comme Proust ou Colette.
Pour le XIX ième siècle, on passe allègrement de chroniques brillantes sur les acteurs, les actrices, les expositions avec de fins connaisseurs comme Gautier ou Nerval, reflets culturels d’une époque où le théâtre et les peintres comptaient et faisaient partie des habitudes de la bonne société. Morceaux d’anthologie avec les portraits des combats littéraires entre la critique et l’écrivain avec d’Aurevilly, des saillies pour critiquer le dédain d’une époque vis-à-vis de Balzac décrit comme un génie par Zola qui critique par ailleurs le culte pour Alexandre Dumas ou Victor Hugo. Des engagements politiques, toujours chez Zola en faveur des Juifs et de Dreyfus à caractère plutôt de gauche contre les nationalistes de tout bord avec d’Aurevilly ou Barrés. Et enfin des voyages avec Loti.
Le XX ième siècle voit se succéder les engagements politiques avec Kessel, Mauriac, Montherlant, Claudel et Gide souvent totalement contradictoires mais aussi des chroniques plus légères avec Proust, Colette, très littéraires et très mondains avec Cocteau.
Quoiqu’il en soit, chaque siècle est merveilleusement décrit en quelques articles et chroniques et pour le lecteur un peu curieux,
cela amène de nombreuses réflexions devant de telles audaces, engagements, erreurs de jugement et un sens profond des réalités de chaque époque.
Un plaisir de lecteur, de curieux et de gourmand que ce recueil.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
En attente de validation, merci de votre passage